Parc des Volcans d'Auvergne
17 juil.
Parc des Volcans d'Auvergne
12 juin
Parc des Volcans d'Auvergne
8 févr.
Parc des Volcans d'Auvergne
3 oct. 2023
© Ph-Boichut SMPNRVA
© Frédéric Durand
Ils sont méconnus et souvent mal-aimés. Et pourtant, les insectes et les reptiles jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes. Le Syndicat mixte du Parc œuvre pour leurs inventaires.
Syrphe © SMPNRVA
Des insectes inventoriés pour étudier la qualité de milieux naturels du Parc
Invertébrés à six pattes, les insectes forment la classe la plus représentée du règne animal, puisque l’on dénombre aujourd’hui, dans le monde, près de 800 000 espèces d’insectes différents ; mais il en existe probablement des millions. Ils jouent un rôle très important dans la chaîne alimentaire et la vie des sols.
LES SYRPHES
Semblables à des mouches, mais arborant les couleurs des guêpes et volant en surplace au-dessus des fleurs, les syrphes sont de très bons pollinisateurs et de redoutables prédateurs de pucerons. Pour les gestionnaires d'espaces naturels, ce sont des bioindicateurs : leur présence (ou absence) renseigne sur la qualité de l’environnement. Dans les forêts, leurs larves occupent des habitats très spécialisés (coulée de sève, blessure de vieux arbres, cavités inondées…) et renseignent sur le fonctionnement de ce type de milieu naturel.
Dans le Parc des Volcans d'Auvergne, deux inventaire de syrphes ont été menés :
afin de connaître l'état de santé de tourbières proches du Lac d’en Bas et sur la Plaine Jacquot, dans le Cézallier
dans les forêts du site classé de la Chaîne des Puys, pour contribuer à un diagnostic écologique des zones forestières à laisser en libre évolution pour favoriser leur biodiversité (ce que l'on appelle une "trame de vieux bois").
LES INSECTES AQUATIQUES
En étudiant la variété et l’abondance des insectes d’un cours d’eau, on peut en évaluer la qualité. En effet, quand elle se détériore, les insectes les plus fragiles, comme les libellules, les éphémères... disparaissent ; seules les espèces les plus résistantes demeurent. Il en résulte une baisse de la diversité animale.
Sur 40 sites de la Réserve de Chastreix-Sancy, un recensement des espèces aquatiques a été réalisé en 2016-2017 par Gennaro COPPA, un entomologiste passionné de l’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE). Les résultats de cette observation sont très encourageants :
64 espèces de trichoptères dont 14 rares en France ou dans le Massif central. Aussi appelés phryganes, les trichoptères ont des larves qui construisent un étui (fourreau) fait de matériaux variés : grains de sables, petites brindilles… Cette faune apparait particulièrement diversifiée dans les zones de sources et dans les rivières à débit soutenu.
34 espèces de plécoptères dont une endémique du Massif central et du Morvan et 4 espèces rares en France
et, enfin, 9 espèces d’éphémères, dont deux citées pour la première fois dans le département du Puy-Dôme. La brièveté du stade adulte, de quelques heures à quelques jours selon les espèces, est à l’origine du nom donné à ce groupe d’insectes.
LES HYMÉNOPTÈRES
Abeilles, guêpes, bourdons et fourmis... sont des insectes indicateurs importants de la biodiversité. Lors d'une étude de terrain menée dans la Réserve naturelle de Chatrseix-Sancy, 806 individus hyménoptères ont été collectés sur un total de 94 espèces. Ce sont des chiffres assez importants pour des espèces qui, normalement, préfèrent les ambiances chaudes des plaines et des vallées.
La famille des pompiles regroupe des guêpes solitaires prédatrices qui capturent des araignées pour nourrir leurs larves. 16 d'entre elles ont été identifiées dans la réserve, dont deux citées pour la première fois en Auvergne et 3 autres très rares en France (deux à trois citations seulement). Et ont également été identifiées 59 espèces de la famille des spheciformes, qui sont des hyménoptères solitaires chassant d’autres arthropodes pour nourrir leurs larves.
Deux plantes à fleurs, l’angélique des bois et le pétasite, très présentes dans la forêt de la Montagne du Mont grâce aux travaux forestiers, attirent particulièrement ces insectes.
La prospection de reptiles
Ces dernières années, les réserves naturelles de Chastreix-Sancy et de la Vallée de Chaudefour ont convié Frédéric Durand et Thibaud Delsinne, spécialistes de vipère péliade à la Société d’Histoire Naturelle Alcide d’Orbigny (SHNAO) pour la rechercher sur ces sites remarquables. Les spécimens trouvés ont été systématiquement capturés, afin de photographier la tête, dont les écailles forment des motifs propres à chaque individu, véritable carte d’identité. Un trombinoscope de 46 vipères a été ainsi réalisé, afin d’essayer de les retrouver les années suivantes et donc de suivre leur évolution et leur biologie. Au total, plus d'une centaine d'individus recensés !
Les deux réserves naturelles serviront probablement de zones refuges pour assurer la survie de la Vipère péliade et des autres espèces de milieux froids, mais aussi pour mesurer les évolutions de leurs populations.
Notamment dans le cadre de la gestion de 18 sites naturels remarquables du territoire et du Contrat Vert et Bleu des Volcans d'Auvergne, avec l'appui de partenaires, le Syndicat mixte du Parc étudie ces espèces à protéger.