Étude des changements climatiques dans les Monts Dore
La Fontaine salée au coucher du soleil© T-Leroy SMPNRVA
Le climat des Monts Dore et de la Réserve naturelle nationale de Chastreix-Sancy est caractéristique d’une moyenne montagne sous influence océanique : frais, nébuleux et humide, venté et bien enneigé en hiver.
Au-delà de ces traits généraux, même si les dimensions du massif sont modestes, les nuances climatiques s’expriment à différentes échelles :
à l’échelle locale, on peut opposer la périphérie du massif, où les conditions climatiques sont encore relativement clémentes, et la partie centrale, en particulier les secteurs où l’altitude dépasse 1500 m, domaine des vents forts, des précipitations abondantes et de l’enneigement persistant.
à l’échelle des versants, des écarts sensibles s’observent selon les pentes et les expositions. Ils se traduisent en particulier par les différences d’enneigement, persistant plus de la moitié de l’année sur les hauts versants exposés au Nord et à l’Est, précaire sur les versants exposés aux vents forts de composante Ouest et Sud. Par ailleurs, les excès qui sont liés aux fortes précipitations, essentiellement sous forme d’orage en été, sont à l’origine de phénomènes d’érosion sur les crêtes et les versants escarpés, en particulier dans le val d’Enfer, sous le puy Ferrand et les sommets voisins, touchés par des crues torrentielles, des avalanches, des coulées de boue ou des éboulements.
La diversité climatique et les phénomènes d’érosion naturelle participent à la diversité des milieux des Monts Dore et de la réserve naturelle, et par-là-même, à la diversité des habitats des espèces.
L’évolution climatique récente dans le massif des Monts Dore s’inscrit dans la tendance observée à l’échelle globale : relèvement assez net des températures en particulier en été et au printemps et baisse sensible des niveaux enneigement aux intersaisons.
Sur le plan écologique, la répartition et la diversité des habitats et des espèces pourraient être impactées par le changement climatique, soit directement en raison de l’évolution des conditions des milieux, soit indirectement en raison de l’évolution potentielle des pratiques pastorales et sylvicoles. C’est le cas notamment des habitats subalpins présents dans le massif dont la pérennité pourrait être menacée.
Sur le plan socioéconomique, la diminution des niveaux d’enneigement déjà observée, et qui devrait s’accentuer dans les décennies à venir, conduit à s’interroger sur l’évolution des pratiques, de la fréquentation et des aménagements associés aux sports d’hiver et à l’alpinisme. Ces pratiques de loisirs constituent aujourd’hui un enjeu fort pour le territoire, car elles représentent à la fois un atout économique pour le développement local et une source de tensions entre les élus, les professionnels du tourisme et les protecteurs de la nature. Les tendances sont moins affirmées pour les précipitations.
Consulter l'étude de 2015.